Versailles 2012
Rencontre de l’Affmic à Versailles
dimanche 15 janvier 2012
Il est tôt et il fait froid dimanche 15 janvier pour se retrouver à Versailles : boissons chaudes et succulentes pâtisseries faites maison sont d’autant plus appréciées !
Le président de l’AFFMIC, Julien Vielle, nous accueille et rappelle que l’AFFMIC n’a pas pour but de créer un club de foyers mixtes, mais que l’association se veut au service des couples, dans le but de les aider à répondre aux diverses questions qu’ils se posent ou qui surgiront un jour. Elle est avant tout un réseau !
Il introduit les deux intervenants de la matinée : le pasteur Flemming Fleinert-Jensen et Sœur Anne Marie Petitjean, tous deux membres du Groupe des Dombes « célèbre » dans le mouvement œcuménique. A deux voix, lors de courtes interventions alternées, ils vont faire une présentation fort vivante de la dernière publication de ce groupe de théologiens protestants et catholiques : « Vous donc priez ainsi ».
Le pasteur commence par un bref rappel de l’histoire et du fonctionnement du Groupe des Dombes, en insistant sur la raison pour laquelle le groupe a choisi cette fois-ci de partir d’un texte commun et non d’une question controversée : il a en effet souhaité montrer comment le Notre Père interroge nos identités confessionnelles, en les invitant à la conversion, tant la réconciliation en est l’exigence intrinsèque. Puis suivent quelques commentaires sur le contenu du livre à l’aide de la table des matières, revenant sur le parcours historique comme clef de lecture introductive.
Les orateurs arrivent à la partie centrale du livre, les cinq fondamentaux, en relevant quelques difficultés exégétiques et, surtout, les défis œcuméniques contenus dans chacune de ces demandes : Soeur Anne-Marie aborde le notre Père qui fait de nous les enfants du même Père; puis le pasteur parle du règne qui, comme l’unité, est déjà là, mais en même temps pas encore; Soeur Anne-Marie évoque ensuite le pain, la nourriture de vie dans tous les sens du terme, menant à la question du repas du Seigneur; le pasteur expose le pardon qui rappelle la nécessité d’une lecture commune des controverses théologiques d’antan et l’urgence de la réconciliation, en passant par l’aveu d’avoir fait fausse route en condamnant ses frères sans la distance et le discernement nécessaires ; Sœur Anne-Marie termine enfin par la tentation – ce n’est pas Dieu, mais l’adversaire de Dieu qui nous tente. La tentation finale n’est elle donc pas de laisser tomber la dimension religieuse de l’existence, d’oublier Dieu ?
En tout cas, conclut le pasteur, la tentation des Églises est de se replier sur elles-mêmes et d’afficher leur autosuffisance. Une riche et belle initiation à ce document qui nous encourage tous à le lire.
Le père René Beaupère, dont tout le monde apprécie la venue, est invité à dire un petit mot : il évoque entre autres la naissance du mouvement Foyers Mixtes. Rappelons que le père Beaupère a joué un rôle essentiel dans la reconnaissance du mouvement des foyers mixtes depuis environ 40 ans.
Une phrase au vol reflète bien le dynamisme qui anime toujours notre cher accompagnateur lorsqu’il commente les propos souvent entendus d’une période d’ « hiver œcuménique » : On ne peut pas dire que ça ne va pas, ou que rien ne se passe si l’on a ouvert une fois l’Evangile ; dans l’évangile de Jean, chapitre 17, Jésus prie pour l’unité des disciples, pour que nous soyons un ; cette prière ne peut pas ne pas être exaucée, car c’est la prière du Christ ! La difficulté est que nous ne voyons pas le Christ, encore moins le Saint Esprit; il faut donc faire une marche de confiance, être sûr que le Saint Esprit nous guide. Et puis faisons confiance aux jeunes couples
Puis place à l’amitié, suit un temps de pause et de rencontre bien méritée autour d’un superbe buffet collectif !
La journée se poursuit avec les beaux témoignages très intimes de deux couples sur leur expérience personnelle de la prière.
Alain et Anne-Marie PAILLET se lancent: Alain témoigne de son attachement à la prière monastique et à la communauté des moines trappistes de Tamié : il en retire une forme de prière individuelle silencieuse, et découvre la prière communautaire liturgique. Il souligne aussi l’importance dans son cheminement d’un cycle de formation sur la prière d’intercession organisé par la Communauté du Chemin Neuf. Anne-Marie avoue ne pas prier facilement en couple et rappelle que l’on ne parle pas de cette forme de prière dans la Bible, mais de la prière à 2 ou 3 au nom de Jésus, ce qui est différent. Elle témoigne pourtant d’un désir fort de prière à deux, rendu difficile par les différences de sensibilité : le goût du silence pour l’un, une préférence pour la prière des frères, les exhortations réciproques pour l’autre par exemple. Anne-Marie nous confie aussi quelques difficultés dans la prière personnelle : trouver un temps régulier, la peur du silence etc… ; par contre elle donne des pistes : l’adoption d’un temps pas trop long, la prière avec la prière de Jésus selon la tradition orthodoxe, l’action de grâce, être inventif etc…
Puis viennent témoigner Gérard et Dominique CAUDAL. Gérard insiste sur son temps de prière personnelle le matin, moment privilégié pour préparer la journée, envisager ses relations aux autres, faire place aux évènements inattendus. Avec Dominique il prie de façon plus épisodique, dans les difficultés, pour le « combat », pour l’intercession. Elle insiste à son tour sur le rôle de l’exemple pour cette prière personnelle : avoir vu ses propres parents la pratiquer, nos enfants qui nous voient. Elle partage l’idée de son mari sur un temps « à part » pour revenir à la source, pour écouter Dieu.
Naturel de nous retrouver ensuite en ateliers pour poursuivre nos réflexions sur la prière.
De nos prières personnelles influencées par nos traditions respectives et nos sensibilités à comment prier avec nos enfants, en passant par la pratique dominicale du culte et / ou de la messe, autant de sujets de partage sur nos pratiques, nos interrogations, nos tâtonnements. Quelques éléments issus de ces groupes sont indiqués dans le document joint.
Temps enfin de conclure, de remercier tous les acteurs de cette rencontre et de gagner la belle chapelle contemporaine des Diaconesses de Reuilly pour partager avec elles un temps de culte, animé par le pasteur Flemming Fleinert-Jensen avec la prédication du diacre Frédéric De Maack sur l’Evangile de Luc (2 v14 à 52,).
Un grand remerciement donc aux organisateurs de cette journée qui reste toujours, qu’elle se déroule à Versailles, à Lyon ou ailleurs, un moment fort joyeux fait de rencontres, de retrouvailles, d’échange et de partage, de réflexion plus théologique, de vivre ensemble et de connaissances mutuelles. Et combien cela reste significatif de tout le chemin parcouru et acquis que de se quitter seulement après avoir pu louer le Seigneur ensemble, avoir chanté pour lui, lu et médité sa parole et pour certains avoir communié à la même table sainte.
Grâce soit rendue à Dieu !
Lucile et Sébastien DUMONT
Pour aller plus loin :
Synthèse des ateliers du 15 janvier 2012